Les Tatouages des Apaches Parisiens

Posted by Jeremy T on

À la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, on voit apparaitre la tendance du tatouage, venue des explorateurs de pays lointains.

Les marins, les soldats de l’armée coloniale sont presque tous tatoués.

Et bon nombre d’ouvriers se font inscrire sur le corps les emblèmes de leur profession.

Les Apaches ne vont pas déroger à la règle.

Ex-ouvrier, ex-soldat ou bien ex-bagnard, ils vont s’approprier leurs tatouages et les ramener dans les quartiers de la capitale.

Les Tatouages des Apaches de Paris 

Pourquoi les Apaches Parisiens se faisaient-ils tatouer ?

À l’époque, il est très rare de rencontrer des tatouages dans les classes les plus instruites de la population.

Ils sont généralement réservés aux classes pauvres et aux criminels.

Ces derniers ont été tatoués la première fois en prison.

Ceux qui en sont couverts y sont restés longtemps ou plusieurs fois.

Les tatouages rappellent des moments marquants de la vie du tatoué.

Tatouages Apaches de Paris

Leur histoire avec le tatouage commence presque tous à l’adolescence, prisonniers dans une maison de corrections.

Ils inscrivent cette première étape sur l’avant bras droit avec l’inscription “Enfant du malheur”.

D’autres suivront, retraçant année après année leur destin.

A la première femme aimée, à la mère disparue, ils dédient un tatouage.

C’est souvent leurs initiales ou leurs prénoms qu’ils se font graver sur la peau.

Ils y ajoutent les trois lettres PLV qui signifie Pour La Vie.

Tatouage Pour la Vie

 

Chaque évènement marquant viendra s’inscrire sur le corps à côté des cicatrices, qui elles, rappellent les accidents, les bagarres, et les punitions.

L’entrée au service militaire ouvre un nouveau chapitre dans le récit du voyou.

Les tatoués inscrivent leur numéro de tirage au sort ou leur arme favorite.

Ils exprimeront aussi leurs convictions : mépris de la société, haine des gouvernants et des bourgeois.

Quels tatouages se faisaient les Apaches de Paris?

La plupart des tatouages se font sur les bras, mais aussi sur le ventre et la poitrine.

On retrouve des coeurs percés, des poignards, des fleurs, des serpents, des tigres, des chiens ou encore des pigeons messager portant une lettre.

Les emblèmes amoureux et érotiques sont représentés par des bustes de femmes nues.

Tatouage Robinet d'Amour

On peut voir des bergères, des cantinières, des danseuses de corde.

On a aussi des inscriptions directement destinées à la gent féminine comme “Venez mesdames” ou “Robinet d’Amour”.

À cette époque, les tatouages préférés des Apaches sont :

les Cinq points en croix, tatoués sur la main gauche

et le grain de beauté dessiné sous l’œil

Ils affectionnent aussi les phrases chocs comme Né sous une mauvaise étoile ou Mort aux Vaches (Vache = Flic)

Qui tatouaient les Apaches Parisiens ? 

Il y avait dans les prisons des individus qui, pour gagner de l’argent ou pour se distraire, tatouaient leurs camarades.

“Ça tue le temps, j’aime dessiner et, à défaut de papier, j’emploie la peau de mes compagnons.”

Les Apaches se faisaient aussi tatouer chez les marchands de vin, dans des ateliers ouvriers ou chez la mère de leurs camarades.

Le Tatoueur des Apaches

Les tatoueurs les plus célèbres et les plus professionnels de l’époque se nomment :

  • Louis Lebrun
  • Le Père Zephyrin
  • Charles Rémy
  • Le Père Louis
  • Mederic Chanut

Ils travaillent avec de l’encre de Chine, ou une mixture de charbon et d’huile.

En plus d’être un signe de reconnaissance et d’appartenance, le tatouage devient un journal personnel marqué à fleur de peau.

“Le tatouage, c’est l’autobiographie de ceux qui ne savent pas écrire.” Philippe Artières


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