L'incroyable destin de Francis « Two Gun » Crowley

Posted by Jeremy Tessier on

Cher lecteurs, laissez moi vous conter une histoire surréaliste !

Replongeons ensemble dans le New-York des années 1930, la « Big Apple » n’était que l’ébauche de ce que l’on connait aujourd’hui.

A cette époque, Gotham se développe, l’afflux d’immigrés européens façonne la ville qui devient la cité aux milles accents, pétrit de diversités que l’on retrouve aisément de nos jours.

L’envie de grandeur des hommes se manifeste par la construction des premiers gratte-ciel, l’inauguration de la première ligne de métro en 1904 et l’avènement de Longacre Square qui devient Times Square, lieu hors du temps où le new-yorkais trouve un peu de quiétude loin des tumultes des grandes avenues.

C’est dans ce théâtre à ciel ouvert que réside un homme : Francis Crowley, visage angélique et acteur principal d’une des plus grande chasse à l’homme urbaine de ce début de siècle outre-Atlantique.

New York en 1930

Le petit Francis Crowley né le 31 octobre 1912 d’une mère femme de ménage et d’un policier un peu zélé qui n’assuma pas sa paternité. Sa mère tombe malade à ses deux ans, elle décide alors de le confier à Anna Crowley, directrice d’un centre de loisirs pour enfants.

Il reçoit beaucoup d’amour de sa mère adoptive mais son abandon restera une première blessure indélébile qu’il ne comblera jamais, développant très tôt des troubles de la personnalité. C’est un beau garçon, traits fins, regard bleu perçant derrière lequel se cache en réalité les prémices d’un sociopathe en puissance, dénoué de toute émotion, prenant plaisir à exercer toute forme de violence physique.

Le jeune homme mène un début de vie chaotique, refusant de manière inaliénable toute forme d’autorité, il se fait exclure de plusieurs écoles, multipliant les fugues, la classe ne l’intéressant pas outre mesure. C’est ainsi qu’à l’âge de quatorze ans, il est placé dans une maison de redressement sur Staten Island, où, après seulement trois jours, il brise 30 fenêtres et se fait la belle.

Suite à cette incident, il connaît sa première rencontre avec un juge qui le place en liberté surveillée et l’oblige à suivre une thérapie, vite abandonnée après quelques séances. Les psychiatres diront de lui que c’est un déséquilibré capable de tuer, mégalomane, incapable d’éprouver toute forme d’empathie ou du remord.

Suite à la mort de son frère, tué par un policier lors d’une rixe dans le Bronx, le jeune homme perd pied, développe une haine farouche des forces de l’ordre, tombe dans la petite criminalité avec sa bande d’affranchis, puis grimpe peu à peu les échelons en multipliant les petits délits. Il est un voleur de voitures hors pair, une passion découverte en même temps que ses premiers ébats amoureux, à l’arrière d’une décapotable. Il devient la coqueluche des jeunes filles du quartier, les emmenant découvrir la ville à bord de voitures fauchées à de riche propriétaire des avenues newyorkaise. Sa vie de petit gangster prend une autre tournure après quelques gros coups, comme le hold-up de la banque des Huguemots, dans l’état de New-York, il devient chef de bande, dépouillant les nantis, tabassant volontiers tout ce qui lui passait sous la main, avec une préférence pour les homosexuels dont il porte une détestation profonde (Il est dit, après plusieurs expertises psychiatrique, qu’il était lui même homosexuel, de manière refoulé, d’où cette haine encrée en lui).

 Affiche Two Gun

Sa vie bascule définitivement à partir du 26 avril 1931, semaine où il devient connu à échelle nationale, devenant presque aussi célèbre, qu’Al Capone. C’est à cette date que la police de New-York retrouve une fille morte d’une balle de pistolet calibre 38, abandonnée dans un parc.

Francis Crowley est alors interpelé comme simple suspect mais lors de son interpellation, le policier ne prend pas soin de fouiller intégralement le jeune homme de vingt ans, après avoir trouvé une arme sur lui.

C’est alors que « Two Gun Crowley » sort une seconde arme de sa manche (qu’il portait en permanence sur lui accroché dans un étui sur l’avant bras), le blesse aux deux jambes et s’enfuit. C’est le début d’une chasse à l’homme de plus de sept jours.

Le 6 mai 1931, il passe la soirée avec son amour de toujours, Helen Walsh, qui l’a repoussé durant des années pour finir dans ses bras au plus mauvais des moments. Le jeune Crowley est alors en couple avec une certaine Billie Dunn, personnage central de notre histoire. Ce soir là, aux alentours de minuit, un policier s’approche de la voiture en demandant les papiers du conducteur. La réponse de Crowley fût sans appel, neuf balles en plein thorax !

Le 7 mai est organisé, dans toute la ville, une battue sans précèdent a laquelle prennent part dix huit mille policiers. Crowley, refugié chez sa petite amie, au 303 avenue West End, passe un début de journée tranquille en compagnie de sa bande, d’Helen et de Billie.

Cette dernière s’absente alors dans des circonstances troublantes. La jeune fille, jalouse de l’amour qu’il porte à Helen, le vend aux policiers … C’est à 14 heures précise que les forces de l’ordre donnent l’assaut contre l’appartement. Six cents policiers prennent part à la bataille rangée qui dure plus d’une heure. Acculé, seul, Crowley rend les armes.

Two Gun et la police 

Le 27 mai 1931, s’ouvre son procès, simple formalité tant sa culpabilité ne fait aucun doute. Il est reconnu coupable le 29 mai, après seulement vingt minutes de délibérations …

Le 4 juin, le tribunal lui rend son verdict, il grillera sur la chaise électrique !

Le 21 janvier 1932, il est exécuté. Il s’exclamera sur la chaise « Voilà le prix pour avoir voulu me défendre », dernière parole d’un psychopathe, niant jusqu’au bout sa culpabilité, lui, seul décideur du chaos engendré par ses actes meurt à 21 ans, responsable de n’avoir jamais voulu se soumettre à l’autorité et aux normes que la société avait dictée pour lui.

 

Article écrit par Ezrah


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